Les graffitis peuvent être considérés comme de l’art urbain dans certains contextes, mais lorsqu’ils sont réalisés sans autorisation sur des façades d’immeubles, des commerces ou des bâtiments publics, ils deviennent une véritable nuisance. Outre l’impact esthétique négatif, ils peuvent aussi dégrader durablement les surfaces s’ils ne sont pas traités rapidement. Le nettoyage de graffitis demande une approche professionnelle, car chaque support réagit différemment aux produits et techniques utilisés.

Un nettoyage mal adapté peut causer des dommages irréversibles comme une décoloration, une porosité accrue ou une altération de la surface. Il est donc essentiel de connaître les méthodes les plus efficaces en fonction du type de matériau concerné. Voici un tour d’horizon des solutions à privilégier selon le support.

Les supports poreux : brique, pierre naturelle, béton brut

Les surfaces poreuses sont parmi les plus sensibles au vandalisme par graffiti. La peinture pénètre souvent profondément dans les microfissures du matériau, ce qui rend le nettoyage plus difficile. Ces surfaces incluent notamment les briques, le béton brut, le grès, la pierre bleue, le calcaire ou encore les enduits minéraux non traités.

Dans ces cas, l’hydrogommage est souvent la méthode la plus efficace. Il s’agit d’une technique de projection basse pression d’un mélange d’eau et de poudre (bicarbonate, silicate, microbilles, etc.). Ce procédé permet de décaper la surface en douceur sans l’agresser, tout en respectant la texture d’origine. Il est particulièrement recommandé pour les façades anciennes ou les bâtiments classés. Contrairement au sablage classique, l’hydrogommage limite l’abrasion et ne génère presque pas de poussière, ce qui est un avantage en milieu urbain.

Dans certains cas, notamment si le graffiti est ancien ou profondément incrusté, on peut compléter l’hydrogommage par un gel décapant spécifique appliqué avant ou après le traitement. Ces gels agissent en surface et en profondeur, en dissolvant les résidus de peinture.

Il est important de noter que sur ces matériaux poreux, il est vivement conseillé d’appliquer ensuite un traitement anti-graffiti préventif. Ce produit forme une barrière protectrice qui empêche les futures peintures de pénétrer en profondeur et facilite les nettoyages suivants.

Le béton peint ou lasuré

Lorsque le béton a été préalablement recouvert d’une peinture, d’une lasure ou d’un revêtement protecteur, il devient moins absorbant. Cela facilite le nettoyage des graffitis, à condition que le traitement soit encore en bon état.

Dans ce cas, l’utilisation de nettoyants chimiques spécifiques est souvent suffisante. Il s’agit de solvants doux conçus pour dissoudre la peinture du graffiti sans affecter le revêtement d’origine. Ces produits sont appliqués à la brosse ou au rouleau, laissés à agir quelques minutes, puis rincés à l’eau claire ou à la vapeur basse pression.

Si le revêtement est fragile ou ancien, il convient de réaliser un test préalable sur une petite zone pour vérifier la compatibilité du produit. Un mauvais choix de solvant pourrait faire cloquer ou décolorer la couche protectrice, ce qui entraînerait des frais de remise en état.

Le bois brut ou peint

Le bois est un matériau particulièrement délicat à nettoyer, surtout lorsqu’il est brut ou non protégé. Il absorbe facilement la peinture et peut être abîmé par les produits chimiques agressifs.

Pour les surfaces en bois brut, la méthode la plus douce est souvent un ponçage léger combiné à l’application d’un dissolvant spécifique au bois. Il faut absolument éviter les solvants trop puissants qui pourraient décolorer le bois ou le rendre cassant. Un rinçage doux à l’eau tiède est généralement suffisant.

Si le bois est peint ou verni, le décapage chimique peut être envisagé, mais avec prudence. Il existe des gels décapants conçus pour ne pas abîmer les couches de finition. Une application contrôlée à l’aide d’un pinceau et un rinçage minutieux permettent d’éviter d’élargir les dégâts.

Dans tous les cas, un traitement préventif est conseillé après nettoyage. Il existe des vernis anti-graffiti spécifiques pour le bois qui permettent de repousser les futures tentatives de vandalisme.

Le métal : portes de garage, panneaux, portails

Les supports métalliques comme les portails, les armoires techniques, les boîtes aux lettres ou les bardages sont généralement plus simples à nettoyer, car la peinture n’adhère pas profondément. Toutefois, certains métaux comme l’aluminium ou l’acier peint peuvent être sensibles aux produits corrosifs.

Dans la plupart des cas, l’utilisation d’un solvant ou décapant chimique doux suffit. Ces produits dissolvent la peinture du graffiti en surface sans abîmer le métal. Il est recommandé de les utiliser avec des chiffons doux ou des éponges non abrasives pour éviter de rayer la surface.

Si le métal est très sale ou si la peinture est tenace, un nettoyage à la vapeur ou un nettoyage haute pression peut être envisagé, à condition de bien régler la puissance. Une pression trop élevée risquerait de détériorer la peinture d’origine.

Là encore, l’application d’un revêtement anti-graffiti (vernis ou cire protectrice) est fortement conseillée après nettoyage, surtout dans les zones fréquemment ciblées.

Le verre, les surfaces plastiques ou lisses

Les vitres, vitrines commerciales ou panneaux plastifiés sont généralement les supports les plus faciles à nettoyer… à condition d’agir rapidement. La peinture reste souvent en surface et ne pénètre pas.

Un simple nettoyant pour vitres peut suffire si le graffiti est frais. Si ce n’est pas le cas, l’usage d’un solvant doux type acétone ou alcool isopropylique est recommandé. Il est essentiel d’éviter les produits trop agressifs qui pourraient rayer ou ternir le plastique.

Sur les vitrines de commerce, certains professionnels optent pour des films protecteurs transparents. Ces films anti-graffiti, posés directement sur la surface vitrée, sont peu visibles et peuvent être retirés puis remplacés facilement si un acte de vandalisme survient.

L’importance d’un diagnostic préalable

Quel que soit le support, il est essentiel de réaliser un diagnostic avant toute intervention. Ce diagnostic permettra de :

Identifier le type exact de support
Connaître la nature de la peinture utilisée pour le graffiti (aérosol, feutre, peinture glycéro, etc.)
Choisir la technique de nettoyage la plus efficace et la moins agressive
Évaluer la nécessité d’un traitement protecteur après nettoyage

Un professionnel du nettoyage de façade saura adapter les produits et les méthodes à chaque situation pour un résultat optimal, sans altérer le support